Comment des parents ont désintoxiqué leurs enfants, malades des écrans
Par Agnès Leclair .
ENQUÊTE - Des parents d'enfants atteints de troubles ont décidé de bannir tablettes et smartphones après le cri d'alerte d'un médecin sur la surexposition des plus jeunes aux écrans. Ils racontent une expérience qui a «métamorphosé» leurs tout-petits. Cette méthode aux allures de «coup de baguette magique» ne fait cependant pas consensus.
Une «détox» numérique pour les tout-petits? À l'heure où le précepte «pas d'écrans avant 3 ans» semble avoir été balayé par la vague des smartphones et des tablettes, l'idée n'est peut-être pas si saugrenue qu'il y paraît. Elle est en tout cas défendue par un médecin de terrain, Anne-Lise Ducanda, dont l'alerte sur la multiplication des troubles chez les enfants surexposés aux écrans a rencontré un formidable écho.
Depuis la diffusion de son signal d'alarme sur YouTube en mars dernier, ce médecin de la protection maternelle et infantile (PMI) reçoit quasiment quotidiennement des messages de parents inquiets du comportement de leur bambin. La moitié d'entre eux ont tenté l'expérience de la déconnexion totale. «Je conseille à ceux dont les enfants sont plus de quatre heures par jour devant des écrans de supprimer ces outils pendant un mois - ou tout du moins de les limiter au maximum - pour voir les résultats, précise-t-elle. Bien entendu, il ne s'agit pas de priver de télé des petits qui la regardent une demi-heure par jour!»
«C'était le 18 mars 2017.» Juliette, cadre parisienne de 35 ans, garde en mémoire la date exacte du jour où elle a banni les outils numériques de la vie de son fils. À l'époque, Marc, âgé de 2 ans, ne comptait pas plus de deux mots à son vocabulaire: «papa» et «maman». «J'avais l'impression qu'il me comprenait à peine. Il était isolé. Il y avait peu d'échanges entre nous», se souvient Juliette. Son fils, un blondinet à la chevelure d'angelot, a en revanche très vite appris à naviguer sur la tablette familiale. «À 18 mois, il ...